Article compilé par Salomée
Deuxième semaine, deuxième article de recommandations ! Aujourd’hui, c’est l’autre moitié de la murmuration qui vous présente les derniers livres qui lui ont plu : poétiques, drôles ou plus sérieux, engagés ou non, ces ouvrages ont parlé à chacun·e à travers ce qui nous touche en tant que lecteur·rice·s et écrivain·e·s.
Nous vous laissons ainsi entrevoir un petit morceau de nos univers, de Jane Austen à Chimamanda Ngozi Adichie, du roman graphique au roman tout court, et espérons qu’à travers ces conseils vous trouverez peut-être votre prochaine lecture.
LE CHOIX DE PLATY
Americanah, de Chimamanda Ngozi Adichie
On entre dans ce livre en suivant Ifemelu dans un salon de coiffure pour femmes noires à Philadelphie. Le long de son tressage, la jeune femme, nigérienne expatriée aux Etats-Unis depuis 15 ans, replonge dans les événements qui l’ont amenée jusqu’à ce moment charnière, la veille de son retour au Nigéria.
Avec ce roman, Chimamanda Ngozi Adichie signe une histoire fondée autour de l’amour, de l’identité et de notre Histoire à tous·tes. En tissant une fiction qui s’étale sur des années, l’autrice réussit à créer une oeuvre militante, politique autour du racisme quotidien et contemporain. Loin d’être une œuvre théorique, elle nous propose un réel divertissement littéraire, passionnant, excitant, drôle, touchant et profond.
Pour soutenir l’art noir et #BlackLivesMatter, je vous conseille ce magnifique roman, que vous soyez blanc·he·s ou racisé·e·s, pour comprendre la réalité des oppressions racistes ou pour vous sentir compris·es.
Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie, éd. Folio, 2019, 704 pages, 9,50€.
LE CHOIX DE THÉO
Le livre des questions, d’Edmond Jabès
Avec Le livre des questions, Edmond Jabès accouche d’une de ces rares œuvres parfaitement inclassables et dont on ne ressort pas indemne. Poésie ? Théâtre ? Roman ? Philosophie ? Théologie ? Tout cela à la fois, et en même temps aucun de ces genres.
Ce livre est la négation de tous les livres. Nulle histoire, seulement une fissure et son ombre. Une quête de Dieu et de son absence. Une réflexion sur l’acte d’écrire. Et toujours la question, comme des traces de pas dans les marges du vide.
Cette œuvre est certainement l’œuvre de toute une vie. Un livre qui transcende le livre, où la dernière page appelle inévitablement la première.
Le livre des questions, Edmond Jabès, éd. Gallimard (coll. « L’imaginaire »), 2 vol., 2016, 448 et 606 pages, 13,50€.
LE CHOIX DE WANDA
Journal de ma solitude, de Kabi Nagata
Qu’est-ce qu’être une femme lesbienne ? Qu’est-ce qu’être une femme lesbienne dans le Japon actuel ? La première question trouve quelques (rares) réponses ; la deuxième est plus inédite. C’est pour ces raisons que j’ai d’abord été intriguée par ce roman graphique. Et je n’ai pas été déçue : dans Journal de ma solitude, la dessinatrice Kabi Nagata raconte avec humour et réalisme sa vie de femme célibataire, mais aussi son quotidien de mangaka à travers un style tout en rondeurs. Un livre unique, important et qui, puisqu’on est dans le thème, aidera certain·e·s drôles d’oiseaux à se sentir un peu moins seul·e·s.
P.S. : Et si vous avez aimé, il y a un premier tome, sorti en 2018, intitulé Solitude d’un autre genre.
Journal de ma solitude, Kabi Nagata, éd. Pika (coll. « Pika Graphic »), 2020, 352 pages, 25€.
LE CHOIX DE PERRINE
Un garçon c’est presque rien, de Lisa Balavoine
Ce roman jeunesse a une particularité qui fait son charme : il est écrit en vers. Le personnage, un lycéen qui se sent différent des autres, exprime sa vision du monde sous forme de courts textes écrits en vers libres. Cette œuvre aborde avec justesse la vie au lycée et les questionnements adolescents, le tout avec un style original qui rend le personnage attachant et intéressant. Ce roman jeunesse sort clairement du lot par l’originalité et la qualité de son écriture !
Un garçon c’est presque rien, Lisa Balavoine, éd. Rageot, 2020, 256 pages, 15,50€.
LE CHOIX DE SALOMÉE
Emma, de Jane Austen
Belle, intelligente, riche, nantie d’un tempérament heureux et d’un foyer confortable, Emma Woodhouse, 21 ans, a tout pour être heureuse. Le plus grand mal dans son existence, c’est encore cette tendance qu’elle a à obtenir satisfaction en toutes choses et à avoir une opinion un peu trop haute d’elle-même… Avec Emma, Jane Austen signe l’une des plus grandes comédies de la littérature anglaise, placée sous le signe du double jeu. Tour à tour dupe et complice, le lecteur se surprend à multiplier comme l’héroïne les conjectures sur le dénouement de l’intrigue, dont l’enjeu est moins la romance que l’étude des caractères et la critique sociale. Une lecture réjouissante, parfaite pour les jours de pluie.
En VF : Emma, Jane Austen, éd. Gallimard (coll. Folio classique), trad. Pierre Goubert, 2015, 688 pages, 8 €.
En VO : Emma, Jane Austen, éd. Penguin English Library, 2012, 512 pages, 12 $.
C’est la fin de ces recommandations inaugurales. Avez-vous entrevu les couleurs qui nous composent ? Vous êtes-vous demandé à votre tour quel livre vous auriez recommandé à notre place ? Bande dessinée, roman jeunesse, recueil de poèmes ? Tout ça à la fois ? Car il est si dur de choisir ; nous en avons fait l’expérience lors de la compilation de tous ces coups de cœur.
Dans la suite de la revue volatile, vous en apprendrez un peu plus sur les problématiques d’écriture qui touchent deux de nos oiseaux, Séraphin et Sapin.
On vous dit à dans deux semaines, et prenez soin de vous !
Tentée par Journal de ma solitude et Un garçon c’est presque rien ! Celui-ci paraît être une bonne piste pour une lecture de classe !
Merci pour ce retour ! Ça pourrait être intéressant effectivement pour des collégiens ou des lycéens ! D’autant que le livre aborde les thèmes du respect du consentement et de la vie privée, et plus généralement du harcèlement scolaire.