C’est la fin.
Je n’en finis pas de finir.
Je me rappelle ce jour de décembre 2021 où je m’étais fait la promesse d’écrire un projet court (pour une fois) et de le boucler avant mes 25 ans.
C’est la fin.
Je n’en finis pas de finir.
Je me rappelle ce jour de décembre 2021 où je m’étais fait la promesse d’écrire un projet court (pour une fois) et de le boucler avant mes 25 ans.
J’aurais presque pu passer à côté. Quand on attend quelque chose depuis longtemps, on finit par ne plus l’attendre.
C’est malin, quand même, maintenant que j’essaie de finaliser ce roman, d’apprendre un tas d’informations qu’il aurait été pertinent de connaître au début du projet, quand tout était encore à mettre en place.
La bataille avec moi-même commence. Il faut que je me concentre pour écrire la fin de mon projet, mais j’ai trop de pensées en tête.
Cela fait un moment que je réfléchis à l’idée de sortir un nouvel EP. La première fois, c’était en 2017 ; j’avais 22 ans.
Sur la place Saint-Sulpice, le marché de la poésie bat son plein. Et moi, le jeune poète de province, je fais face à mon potentiel éditeur.
Ça s’est passé le 5 février à la Cave Po’ de Toulouse. Juliette, Perrine, Théo et Anatole se sont donnés un week-end pour élaborer une création intégrale et la jouer sur scène le dimanche soir. Elle a été filmée, et nous vous la proposons en rediffusion juste ici.
Le jour des vingt ans d’Elisa coïncidait avec l’anniversaire de nos dix ans d’amitié pour notre groupe d’ami.es. Cette année, il fallait fêter ça de façon mémorable ! On habite sur une île fortement sujette aux intempéries, on a appris à vivre entre les typhons, les...
Cinq oiseaux ont mis en commun leurs imaginaires, leurs mots et leur goût pour la musique et la mise en voix pour donner naissance à une création onirique, tantôt douce, tantôt mouvementée.
« Des centaines de couleurs saignent
Dans l’océan des regards
Qui savent faire naufrage »
« J’en peux plus de ces trous noirs qui tremblotent sur les trottoirs comme des flaques mal dégrossies. J’en peux plus de ces bouches qui s’ouvrent sur les chemins. »
« Pour moi, il était avec elle à cause d’un aveuglement temporaire ; les erreurs, ça peut arriver à tout le monde. Il finirait par se rendre compte qu’elle n’était pas assez bien pour lui. »
« Tu es partie, d’accord. Et je suis resté.
Tu ne veux plus rien me dire
ou seulement que tu ne ressens plus rien
qu’une mer d’huile »
« J’ai revu notre appartement tout à l’heure et je n’ai rien ressenti. C’est le moment que je préfère, quand mes émotions deviennent aussi calmes qu’une mer d’huile. »
« Dors mon ange, dors
Je serai là quoi qu’il arrive
Dors mon ange, dors
Nos cœurs, encore, à la dérive »
« Je l’aimais à m’en rendre dingue, pas d’un amour sain, j’en avais bien conscience, mais d’un feu qui incendiait ma poitrine, consumait jusqu’à ma propre identité, brûlait au premier degré tout ce qui m’entourait et qui n’était pas elle. »
« Dans les gradins, on se récria, inquiet de son regard fiévreux, de sa lippe écumante, qui pendait dessus son menton comme pendent le long du corps les bras du nageur, sa performance en cent mètres crawl achevée. »
« Vous soupirez, Messire ? Soit. Vous prenez soin de nous discréditer ; ne serions-nous pas assez distingué pour que vous gaspilliez votre salive ?
Souffrez que nous fassions de même, et que nous vous laissions à votre crasseux silence ; puisse-t-il servir de salutaire méditation en vue d’une subséquente discussion. »
« Je prends la mer, pardi ! Celle où les constellations sont des phares et les lunes des récifs. Par mer creuse comme par calme plat, gardez-moi ce cap, et faites-moi confiance, j’en ai vu, des astres sans vie ; on doit bien savoir une chose ou deux, quand on est marin. »
Noémie, Platy et Wanda vous invitent à découvrir l’étrange hibernation de Mia et Klumsy, deux ourses surveillées (en secret) par Lulu via de multiples caméras. Et comme si ce n’était pas assez bizarre, un mystérieux intrus va venir perturber ce long sommeil…
Dans ce dialogue théâtral écrit à quatre mains, deux générations se côtoient, entre tendresse et amertume, rêves et renoncements.
Ce conte vous invite à la frontière liminale entre deux espaces.
Puissiez-vous y trouver ce que vous cherchez.
Pour cette deuxième migration, Théo, Salomée et Juliette ont fait le choix d’une écriture sonore et musicale, doucement accompagnée par l’image.
« J’ai voulu t’empêcher de dire quelque chose d’irréversible. Je crois que par-dessus tout je ne voulais pas l’entendre. Pour ne pas avoir à te répondre, à te faire remarquer que ton propos était déplacé, que je ne pouvais pas l’accepter. Pour que ne résonne pas dans la pièce une idée que, d’emblée, je refusais. »
Tremblez
Le voilà
L’ultime destructeur
Celui qui a pété la langue
« Peut-être qu’un jour, on osera mettre un mot sur ce qu’il s’est passé.
On y repensera, on se demandera comment ça a émergé, oui, comment déjà ? Il y avait Kériel, bien sûr, mais avant ? Et alors, on se souviendra d’elle. La petite bête. »
« Un mangeur de mondes a repéré notre planète. Le grand personnage se croit si puissant qu’il peut la gober, qu’il peut l’avaler en entier. Il la toise au creux de sa main, la fait rouler dans sa paume en retroussant ses babines dans un bruit de succion. »
« Nous pensions encore la veille être en zone libre. Mais c’était un matin de novembre 1942, et les allemands venaient d’entrer à Saint-Cirq-Lapopie. »
Pour le dernier Vol plané avant la pause estivale, Séraphin propose un morceau à écouter, les yeux clos, un soir d’orage ou un après-midi caniculaire. « Que faisais-tu hier, quand la terre est tombée ? »
« Ça peut s’effacer comme ça, ces moments ? De la poudre d’étoiles au ciel et son bras nu… De la poudre aux yeux ? »
« Le piège à ours s’est refermé sur toi d’un coup, clac. Tu ne savais même pas que tu étais perdue dans la forêt ; tu ne savais même pas que tu devais faire attention. »
Trois poèmes pour confronter notre humanité et les actes de guerre qui se perpétuent malgré tout.
« Tu es là, ma petite grenouille, avec tes cuisses et ton gros ventre, des petits yeux que tu peines à ouvrir. »
Pour clore cette première année de Vols Planés, Platy a rédigé une nouvelle qui navigue dans les eaux troubles des amours.
Perrine signe son premier vol plané, sans aucun doute outragé, mais qu’y voulez-vous, c’est un drôle de monde !
Anatole signe son premier poème ici, en hommage à un regretté auteur qui, à ses yeux, a changé le visage de la nuit.
« Rhétorique, la question constitue pour Jean une réplique usitée des scènes de la vie sociale, car l’affaire, à son grand désarroi, a fait le tour de son cercle d’amis : il écrit un roman. »
Pour sa première carte blanche,
Juliette a choisi d’explorer les contrées de la poésie orale
et de jouer avec les rythmes, les sonorités, les sens.
Un voyage audio et musical dans l’infiniment petit…
À l’occasion de son Vol Plané, Wanda déploie une liste des “choses de peu d’importance”. Ces choses futiles au premier regard, qui remplissent pourtant nos vies et nous manquent lorsque nous restons confiné·e·s dans nos intérieurs.
Les créatures de l’hiver vous accueillent chaleureusement entre rêve et réalité, dans le désordre des saisons, pour vous inciter à participer à leur vol plané.
Passant des néons à la flamme d’un briquet, comme du néant à l’inspiration, Noémie révèle ici, de manière étrange et miraculeuse, ce qui sommeille en nous, chaque jour et chaque nuit… et attention, ça vit !
Dans ce poème déclamatoire, Séraphin explore les versants du mot « Engagement », à une époque où se côtoient engagement des corps et désengagement des cœurs.
Trois poèmes rédigés par Théo et dédiés à trois personnalités artistiques qui l’ont marqué par leurs œuvres.
Quelques plumes nous ont échappé au cours de notre migration… Juliette les a ramassées pour recomposer un duvet d’un tout autre acabit. Petit poème bonus pour clore notre premier vol.
« Dans les yeux
Près du cœur
Sous les cieux
Ou ailleurs
Ils sont là »
« Il a toujours été comme ça, mon drôle d’oiseau. La tête dans les nuages, toujours à papillonner. Manque d’attention, selon ses instituteurs. Mais je sais, moi, qu’il a juste mille scènes qui se jouent dans son esprit. »
« Ma pensée se déroule comme la rivière dans laquelle j’ai glissé mes pieds. Elle coule sans arrêt, se précipite ou bien se laisse porter, toujours vers une destination inconnue. »
« On a couru le long de la rivière, et l’allée était peuplée de citrouilles. C’était un mois trop tôt. Les pierres glissaient sous nos pieds, elles dégringolaient dans l’eau glacée. On s’est perdus de vue dans le tumulte, mais on savait qu’on se retrouverait, au bord de l’étang. »
« Le soir venu, l’oiseau fait son nid.
Il aura pris soin, au préalable, de choisir l’endroit. Il aura inspecté tous les arbres environnants, étudié l’inclinaison, éprouvé la solidité du tronc — il ne faudrait pas se retrouver par terre ! »
« C’était un lieu étrangement vide. Il n’y avait que deux vieilles barques de presque trois mètres de long, posées au milieu de la pièce et on devait les regarder avec intérêt pour montrer notre grandeur d’esprit. »
« Il y a quelque chose
De plus dans ton regard
Quelque chose d’ouvert
Quelque chose qui ouvre »
« On a pris la voiture, quelques affaires, c’est tout. On n’a pas réfléchi. Enfin… On a bien galéré une heure, penchées sur le GPS. Pourquoi voulait-il nous faire passer par des routes aussi improbables ? »
« Cher journal, j’ai beaucoup réfléchi. C’est vrai que je n’ai pas d’amis, mais au collège on est plusieurs à ne pas en avoir. Alors je me suis demandé pourquoi tous ceux qui n’ont pas d’amis ne deviendraient pas amis. »
« Une bonne minute leur fut nécessaire pour convenir que cette araignée-là n’était pas d’une taille modeste. Quant aux mesures qui devaient être prises à son encontre, leurs avis divergeaient. »
Quelques voix posées sur des notes éparses, des mots tantôt malicieux, tantôt mélancoliques… Les univers s’incarnent à travers les chants de Murmuration.