Revue volatile

Dans ce coin-ci, nous partageons nos coups de cœur, tribulations de créateur·rice·s et actualités aériennes.

De fil en aiguille – La Playlist

par Collectif and Anatole | 28 Fév 2022 | Chroniques

De fil en aiguille – La Playlist

par Collectif and Anatole | 28 Fév 2022 | Chroniques

Comme il en est de coutume entre deux migrations chez Murmuration, nous avons décidé de vous concocter une nouvelle playlist au terme de la migration « De fil en aiguille », qui reprend le même système : le premier oiseau à passer se fait glisser dans l’oreillette un thème choisi par le dernier, et chaque morceau doit répondre d’une façon ou d’une autre au précédent.

Pour la première fois, la playlist ne sera que d’un morceau par membre et non cinq.

Ah, oui, le thème demandé au premier oiseau était… « Glissement ».

Sur ce, bonne écoute !

Noémie

Anatole

Sleep Together – Porcupine Tree : Fear of a Blank Planet (2007)

Clôture de l’album Fear of a Blank Planet, Sleep Together est dans la continuité logique des cinq morceaux qui le précèdent : des passages d’un sale état à un autre dans la vie de jeunes ados défoncés et déconnectés de la réalité. Les claviers de Richard Barbieri donnent le ton, une ambiance glauque et sombre au possible, doublée par l’agressivité des guitares et de la batterie, avant de se laisser emporter par un unique instant d’extase avant la fin.

Bien plus que ce seul morceau, c’est l’album tout entier qui fait état de ces transitions, à mesure que le protagoniste se laisse porter par les drogues qui agissent sur son corps et rythment chaque minute entre apathie, agressivité, sentimentalisme, anesthésie totale et pulsions de mort.
Sleep Together n’est que la culmination de ce glissement, symbolisé par l’orchestre de cordes qui s’impose lentement en fin de morceau, évoque un voyage halluciné ou une ultime jouissance, avant de dégringoler vers les bas-fonds de l’auto-destruction, sur un flingue qui signe la noyade, l’arrêt de mort.

Perrine

Sapin

Enemy – Imagine Dragons feat. J.I.D. (2021)

 

Anatole, tu me tends la perche, toi qui me connaît si bien. Tu m’avais déjà fait écouter ce morceau, Sleep Together, que j’avais trouvé dérangeant, mais d’une si belle façon. « Ados défoncés, déconnectés de la réalité », « glauque, sombre au possible », « les bas-fonds de l’autodestruction », voyons ! on allait forcément y arriver.

Mes amis, en avant la musique, direction la cité-basse de Zaun. Qui n’a pas entendu parler de League of Legends et de la merveilleuse, magnifique, splendide, inimitable série Arcane qui prend place dans le vaste univers du jeu ? Notamment dans la meilleure région : Zaun, une ville qui pue les produits chimiques, l’abandon et les orphelins délinquants. Grand habitué de LoL, c’est le groupe Imagine Dragons qui fait la promotion de la série avec ce titre, Enemy, centré notamment sur le personnage de Jinx, à qui il manque une case ou deux (ou dix).

Une chanson qui nous donne envie de frapper dans un punching-ball et de laisser parler notre colère, notre folie aussi un peu, parce que de temps à autre, il faut bien savoir se défouler, surtout quand la vie ne nous fait pas de cadeau. À nouveau, les membres d’Imagine Dragons, accompagnés cette fois de l’excellent J.I.D., présentent l’un des nombreux univers présents dans le lore de League of Legends, et ils le font sacrément bien.

Perrine

Wanda

Smells Like Teen Spirit – Malia J (Reprise de Nirvana) (2015)

Je ne m’éloigne pas beaucoup de Sapin puisque je vous propose une musique qu’on a pu voir au générique d’une autre référence de la pop culture il n’y pas si longtemps de cela.
Malia J s’approprie complètement la chanson culte de Nirvana, lui donnant une couleur très particulière, plus lancinante, obsédante, mélancolique et résignée… et surtout épique.

La reprise me paraît d’autant plus épique que je l’ai découverte au générique de Black Widow l’été dernier ; elle retentit au début du film, se superposant à un montage nous montrant en accéléré le conditionnement que Natasha Romanoff et sa sœur subissent pour devenir des tueuses à gage. Autant dire que j’en suis tombée de mon siège de ciné. Je l’écoute en boucle depuis, particulièrement dans mes moments d’écriture.

Perrine

Théo

Perfect Blue softcult (2021)

C’est en me laissant envoûter par l’instrumentation atmosphérique, ainsi que la voix féminine et aérienne de cette reprise de Smells like teen spirit, que m’est apparu comme une évidence le choix du morceau qui allait lui succéder. Formé à l’origine par deux sœurs jumelles en tant que projet annexe durant la crise sanitaire de 2020, Softcult s’impose depuis peu dans la sphère du rock alternatif moderne, bien qu’encore confidentiel en France.

Le son du groupe se nourrit d’influences variées : du shoegaze à la dreampop en passant par le grunge ou divers courants d’indie rock, le groupe propose une synthèse digeste et accessible de ces différents genres. Tout dans les morceaux semble glisser, aussi bien les mélodies empruntes de mélancolie que les passages plus agressifs. Au dessus de ces ambiances, un chant généralement doux mais habité de fantômes vient porter des textes à la forts et engagés. Rendre justice au groupe me pousserait à vous recommander plus largement l’écoute de l’ensemble de leur jeune discographie ; cependant la contrainte d’un seul morceau est ici de mise, ainsi je vous renvoie vers le titre « Perfect Blue » avec lequel j’ai découvert ce groupe.

Il s’agit d’une errance à travers le miroir déformé du temps, celui-là même qui nous renvoie notre être en perpétuel changement et dont nous ne sommes jamais certains de la force motrice initiale. Nous ? L’autre ? Un mélange des deux ? Éternelle distorsion des apparences.

Perrine

Séraphin

L’eau, ça mouille – Péniche (2021)

C’est l’évocation de cette instabilité de l’être – en « perpétuel changement », en « éternelle distorsion » – qui me fait chavirer vers le dernier titre de Péniche, L’eau, ça mouille, sorti en décembre 2021. Un morceau verbeux, aux rythmes entêtants, qui nous conduit tout droit (ou tout tordu !) vers des eaux agitées… « Un Post-Punk n’ayant pour seul cri que celui de ses instruments, un combat, une urgence. »

Oscillant toujours entre élégance et animalité, le trio angevin d’adoption, formé en 2018, poursuit ses expérimentations musicales dans les courants marins alternatifs et nous rappelle, avec passion, que souvent l’eau, ça mouille.

Perrine

Platy

Vodka – Odezenne (2015)

J’ai été attirée par ce titre d’Odezenne pour prendre la suite de Séraphin, inspirée par le thème du liquide. Vodka est une chanson berçante et planante, avec une très belle guitare électrique qui flotte et qui est renforcée par des beats électroniques doux et puissants à la fois. C’est un titre que j’affectionne particulièrement, il me donne un sentiment d’évasion, un goût de fin de soirée ivre le sourire aux lèvres. J’aime me laisser emporter par la mélodie et la voix grave du chanteur. C’est un mélange mélancolique et heureux.

Perrine

Juliette

Bloodflow – Grandbrothers (2017)

Pour continuer l’immersion proposée par Platy dans cet état propre aux fins de soirée, quand les pensées flottent et dérivent vers une douce mélancolie, je vous propose un morceau sans paroles : Bloodflow de Grandbrothers.

Quand je l’écoute, je revis à chaque fois l’émotion très forte d’une scène du film Hors Normes, dans laquelle un comédien atteint d’autisme danse sur la scène d’un théâtre, accompagné de cette musique. Le piano, les sonorités électroniques, le rythme répétitif qui va crescendo ouvrent en moi un espace de poésie, et me mettent dans cet état de flow qui donne envie de courir, danser, et surtout, vivre intensément.

Perrine

Noémie

Foghorn Calling – Piers Faccini : Shapes of the Fall (2021)

Le titre de Juliette a résonné en moi comme une invitation au voyage, c’est pourquoi j’invoque ici la corne de brume et l’appel du large. Un flot, une intensité, un désir de vivre, voilà ce qu’on retrouve ici dans Foghorn Calling, titre issu du magnifique album Shapes of The Fall de Piers Faccini sorti en avril 2021 (que je vous invite chaudement à écouter en entier).

Comme ceux du reste de l’album, ce titre nous met face à nos angoisses pour mieux les affronter. On y trouve dans le rythme, la danse, une force qui embarque et ne nous lâche pas, mais surtout, une puissance de feu qui nous rend plus présents au monde.

Perrine

Perrine

Glitter & Gold – Barns Courtney (2016)

La musique choisie par Noémie, son intensité rythmique m’évoquant l’accomplissement d’un rituel m’a fait penser à Glitter & Gold de Barns Courtney, générique de la série policière Safe créée par Harlan Coben. Il en émane un sentiment de montée en puissance, de détermination et cette idée de danse rituelle.

Morceaux recueillis
par Anatole

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