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Quand les nuits sont trop longues et que le froid colle à la fenêtre, il est toujours temps de rythmer le mouvement de nos bougies en repassant nos albums préférés. La nuit se tasse, s’impatiente, et dévoile une galaxie de caresses glaciales que nous explorons toutes et tous, cosmonautes de l’hiver.
Si le silence vous pèse, dix oiseaux se sont fait le relais d’airs aussi lointains qu’accessibles, pour peu que vos doigts ne soient pas encore trop congelés pour manier ardemment votre souris d’ordinateur ou votre écran de cellulaire.
Ce qui vous attend n’est pas qu’un cocktail de chants uniques qui mélangent passion, énergie, spleen et vagabonderies, non, ce qui vous attend, ce sont surtout des écharpes pour affronter le froid. Il n’y a plus qu’à trouver celle qui vous convient.
Aujourd’hui, chaque oiseau du collectif vous présente un album qui l’a marqué, qu’il s’agisse d’une sortie récente ou d’un favori de longue date. Vous n’avez qu’à cliquer sur le lien pour trouver l’un des morceaux de l’album recommandé, joint à quatre autres pièces d’artistes qui nous inspirent. Sortez vos enceintes, votre casque, installez-vous confortablement, ça va commencer !
Cet album est d’ores et déjà mon favori de l’année. J’ai eu la chance de l’avoir en avant-première, et depuis, je ne peux m’empêcher de l’écouter en boucle. Il forme une alchimie parfaite entre le hip-hop et les chants traditionnels occitans (ou d’inspiration traditionnelle). Rodín fait se côtoyer différentes voix, parlées, chantées, chuchotées, et en différentes langues (occitan, arabe, portugais). J’ai d’abord été emportée par la poésie du son, par le rythme des phrases dont je ne comprenais pas un mot, et puis, j’ai ouvert le livret pour y lire les traductions : j’ai été fauchée par la puissance des textes.
Retrouvez le superbe clip de Leis alas dau temps, le premier single de l’album, dans ma playlist. Playlist éclectique, par ailleurs, rassemblant des artistes émergent.e.s que j’adore et qui méritent d’être écouté.e.s.
Sans hésiter, l’album que je recommande est The New Abnormal de The Strokes, sorti en plein confinement. Cet album est très réussi, on y trouve à la fois l’énergie, la joie et la nostalgie que le groupe sait inspirer.
Il se termine en beauté avec Ode to the mets, peut-être leur plus beau morceau — je dis « peut-être » car il y en a tant d’autres qui m’enchantent, mais celui-là a une beauté particulière, il est plein de poésie et continue de m’émouvoir profondément à chaque écoute.
Il m’arrive de citer The Strokes dans mes textes, ou d’y faire des références cachées par le biais de traductions tout à fait hasardeuses d’un vers. Je me demande si des amateurs de leur musique les remarqueraient.
Je vous laisse avec des titres d’autres artistes, des morceaux qui me sont chers et n’auront de cesse de m’inspirer des rêveries. Sauront-ils vous émouvoir aussi ?
Il est des fois où le hasard fait bien les choses. Comme ce jour où, parmi les milliers de CD d’une médiathèque, ma main est tombée sur ce petit bijou de folk polynésien. J’ai immédiatement été emportée par la voix ronde et chaude de Vaiteani, « source céleste » en polynésien, qui chante en anglais ou en tahitien de délicates mélodies aux accents suaves, suspendus, presque spirituels — c’est le cas de A Reva, que j’ai choisi en ouverture de playlist. La chanteuse est accompagnée d’un multi-instrumentiste alsacien, qui maîtrise autant l’art des cordes pincées (guitares, ukulele) que celui des percussions douces (balafon, udu).
Il ne nous reste plus qu’à nous abreuver de cette source, éminemment talentueuse, et à nous laisser voguer, loin, très loin au creux de nous-mêmes.
Et pour continuer le voyage, j’ai puisé aux quatre coins du globe les morceaux qui font planer mon imaginaire ; car si je n’écris pas en musique, ils m’emmènent dans cet espace-temps semi-inconscient où chaloupent les idées. Bon voyage…
À travers la voix de baryton de Matthew Berninger et les notes de guitare mélancoliques émaillant ses partitions, le dernier album en date du groupe américain The National, I Am Easy To Find, trouve un universel qu’il est complexe d’exprimer par des mots.
Il porte une douce nostalgie, qui pique mais qui ne brûle pas, adaptée à tous les moments, les agités (Where Is Her Head) comme les plus tranquilles (Quiet Light). Des paroles poétiques et douces-amères, comme seul le groupe sait en produire, dilue ce vague à l’âme indicible. En voyage, dans les moments d’écriture, avant de dormir même parfois, il est si facile de se laisser porter par cet album plein de sensibilité…
Si j’ai éveillé votre curiosité, je vous invite à découvrir Not In Kansas, mon titre préféré de l’album (s’il est possible de faire un choix !) ; je vous propose également 4 autres titres qui reflètent ce besoin d’émotion qui s’incarne dans mes préférences musicales.
Il s’agissait d’hiver, avais-je seulement le choix ?
Valtari est peut-être l’album le plus confidentiel et introverti de Sigur Rós, et la meilleure façon de le découvrir sera en toute intimité. Entre deux expérimentations que se permet le groupe islandais avec son style si distinctif, un calme profond survient, désoriente autant qu’il réconforte. L’atmosphère va chercher au plus profond des entrailles une émotion sur laquelle on a du mal à mettre des mots, en particulier avec l’envolée de Varúð, qui n’a de cesse de toucher la corde sensible, même après des centaines d’écoutes. Valtari est une berceuse qui parvient sans se forcer à mêler le bien-être et la dévastation, une expérience unique à vivre les yeux fermés.
Mais avant de plonger dans le demi-sommeil de l’album, pourquoi ne pas faire un détour par quelques autres trouvailles hivernales qui méritent tout autant le coup d’oreille ?
C’est tout pour aujourd’hui !
Gardez la tête et les orteils au chaud avant de poursuivre la route. Sur ce, chers compagnons hibernants, puissiez-vous trouver votre chemin entre les météorites poudreuses.
Si vous craignez ne pas avoir fait le plein de découvertes pour tenir jusqu’à l’équinoxe, l’autre moitié du collectif vous proposera sa sélection sous peu. Ce n’est que dans un vendredi.
Albums recueillis
par Anatole
Quelle sélection de haut vol (jeu de mots HA) !
Et comment te dire Hibou Anatole que j’ai écouté Varúð 100000 fois quand j’écrivais dans ma jeunesse ? 💓💓💓
Encore une chose que nous avons en commun, alors ♥ ! Je n’ai cependant pas encore écrit trop dessus, je le garde pour une scène spéciale un de ces jours hihihi ! (Vu que le morceau n’a pas encore neuf ans, j’ose présumer que votre jeunesse n’est pas encore trop loin derrière vous !)