« J’ai voulu t’empêcher de dire quelque chose d’irréversible. Je crois que par-dessus tout je ne voulais pas l’entendre. Pour ne pas avoir à te répondre, à te faire remarquer que ton propos était déplacé, que je ne pouvais pas l’accepter. Pour que ne résonne pas dans la pièce une idée que, d’emblée, je refusais. »
Nous tissons la toile de notre envolée comme se suivent les maillons d’une chaîne. Un oiseau confia à l’un de ses pairs la tâche de chercher les portes de demain, et celui-ci demanda au reste de l’assemblée de poursuivre à sa manière, oiseau après oiseau, la fresque imaginaire qu’il avait ainsi entamée,
de fil en aiguille.
Vols Planés
Le Destronaute
Tremblez
Le voilà
L’ultime destructeur
Celui qui a pété la langue
Aux origines de la révolution
« Peut-être qu’un jour, on osera mettre un mot sur ce qu’il s’est passé.
On y repensera, on se demandera comment ça a émergé, oui, comment déjà ? Il y avait Kériel, bien sûr, mais avant ? Et alors, on se souviendra d’elle. La petite bête. »
Chute libre
« Un mangeur de mondes a repéré notre planète. Le grand personnage se croit si puissant qu’il peut la gober, qu’il peut l’avaler en entier. Il la toise au creux de sa main, la fait rouler dans sa paume en retroussant ses babines dans un bruit de succion. »
Pour que l’aube advienne
« Nous pensions encore la veille être en zone libre. Mais c’était un matin de novembre 1942, et les allemands venaient d’entrer à Saint-Cirq-Lapopie. »
Tout Se Mélange
Pour le dernier Vol plané avant la pause estivale, Séraphin propose un morceau à écouter, les yeux clos, un soir d’orage ou un après-midi caniculaire. « Que faisais-tu hier, quand la terre est tombée ? »
Classé sans suite
« Ça peut s’effacer comme ça, ces moments ? De la poudre d’étoiles au ciel et son bras nu… De la poudre aux yeux ? »
Ça recommence.
« Le piège à ours s’est refermé sur toi d’un coup, clac. Tu ne savais même pas que tu étais perdue dans la forêt ; tu ne savais même pas que tu devais faire attention. »
Guerres
Trois poèmes pour confronter notre humanité et les actes de guerre qui se perpétuent malgré tout.
Grenouille
« Tu es là, ma petite grenouille, avec tes cuisses et ton gros ventre, des petits yeux que tu peines à ouvrir. »
Mauvais goût
Il l’appelait sa « pelote ». Je l’avais entendu faire une fois. J’avais trouvé ça ridicule. « Pelote »… Et pourquoi pas « boule de laine ? » Je me disais que, s’il avait été avec moi, il aurait trouvé un meilleur surnom. Je devais penser que je méritais mieux et qu’il le sentirait. Qu’il lui donnait un surnom de pacotille parce qu’elle ne pouvait lui inspirer autre chose. Je la détestais par principe. Je trouvais de mauvais goût ses couettes, je jalousais sa veste en jean mais j’estimais qu’elle ne lui allait pas, et ses chaussures, il fallait les voir, quelqu’un aurait dû lui dire qu’on n’était plus dans les années 80 !
Pour moi, il était avec elle à cause d’un aveuglement temporaire ; les erreurs, ça peut arriver à tout le monde. Il finirait par se rendre compte qu’elle n’était pas assez bien pour lui.
Il fallait juste le temps qu’il me remarque.
Je détestais tout ce qu’il lui disait, toutes les activités qu’il lui proposait, mais je m’imaginais qu’avec moi, il emploierait d’autres mots, aurait d’autres loisirs. Comme si l’être que j’aimais était corrompu par une autre personne mais était appelé à devenir véritablement lui-même une fois avec moi. Ce n’est pas de l’amour ça.
Cet être parfait qu’il était censé être réellement n’a jamais existé que dans les films que je me passais le soir avant de dormir. Je l’idéalisais et, ce faisant, je le niais. Ce n’est pas de l’amour.
Si je ne l’avais pas compris, je serais en train de tenter ma chance. C’est le moment, elle est partie, pour de bon semble-t-il. C’est le moment… et je n’en ai pas le courage. Parce que je ne peux plus penser que je suis celle qu’il lui faut. Je ne peux même plus être sûre qu’il est celui avec qui je veux être. Parce que finalement, je ne le connais pas. Ou plutôt, ce que je voyais de lui et attribuais à son couple, c’est probablement ce qu’il est réellement. Peut-être qu’il adore vraiment les films qui durent trois plombes, boire et mettre des vieux pulls. Et moi, j’aime rien de tout ça. Et qu’est-ce qui me prouve qu’il adorerait se balader avec moi sur les quais, qu’il serait ravi qu’on aille voir le dernier blockbuster ou qu’on fasse des soirées jeux de société ? Je sais, c’est con, faut pas s’arrêter à ça, mais ça montre bien que je ne le connais pas.
Si je ne l’ai pas vraiment aimé, l’aimerai-je un jour ?
Rien n’est moins sûr.
Je ne sais même pas si j’ai envie essayer.
J’ai perdu la coquille vide que je remplissais chaque jour de mes rêves.
Et je ne sais plus ce que je veux.
Croire aimer, ça occupe sacrément.
Maintenant c’est moi la coquille vide à remplir de mes rêves.
J’avais toujours cru que, s’ils se séparaient, je sauterais de joie. Mais il n’en est rien. Ils pourraient se remettre ensemble, il pourrait trouver quelqu’un d’autre ou rester seul, ça m’est égal. Maintenant, peu m’importe avec qui il est heureux. Leur séparation m’a apporté quelque chose de plus précieux que ce dont je rêvais tout ce temps. Elle m’a permis de commencer quelque part.
Mais je ne peux pas me réjouir. Parce que je ne lui souhaite plus cette perte, d’ailleurs je n’ai jamais voulu ça, je n’ai jamais imaginé qu’il allait souffrir. Maintenant que j’ai compris, je voudrais dire au monde : « c’est bon, j’en ai plus besoin, de ça, vous pouvez les remettre ensemble ! » Mais c’est ridicule. Parce que ce que j’ai compris, justement, c’est que les événements n’arrivent pas par rapport à moi. C’est à moi de composer ma vie dans tout ce bazar.
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Tu ne veux plus rien me dire
ou seulement que tu ne ressens plus rien
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Je serai là quoi qu’il arrive
Dors mon ange, dors
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Étoile
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Souffrez que nous fassions de même, et que nous vous laissions à votre crasseux silence ; puisse-t-il servir de salutaire méditation en vue d’une subséquente discussion. »
Comme au dernier jour
« Je prends la mer, pardi ! Celle où les constellations sont des phares et les lunes des récifs. Par mer creuse comme par calme plat, gardez-moi ce cap, et faites-moi confiance, j’en ai vu, des astres sans vie ; on doit bien savoir une chose ou deux, quand on est marin. »
Vols planés
En suspens
« J’ai voulu t’empêcher de dire quelque chose d’irréversible. Je crois que par-dessus tout je ne voulais pas l’entendre. Pour ne pas avoir à te répondre, à te faire remarquer que ton propos était déplacé, que je ne pouvais pas l’accepter. Pour que ne résonne pas dans la pièce une idée que, d’emblée, je refusais. »
Le Destronaute
Tremblez
Le voilà
L’ultime destructeur
Celui qui a pété la langue
Aux origines de la révolution
« Peut-être qu’un jour, on osera mettre un mot sur ce qu’il s’est passé.
On y repensera, on se demandera comment ça a émergé, oui, comment déjà ? Il y avait Kériel, bien sûr, mais avant ? Et alors, on se souviendra d’elle. La petite bête. »
Chute libre
« Un mangeur de mondes a repéré notre planète. Le grand personnage se croit si puissant qu’il peut la gober, qu’il peut l’avaler en entier. Il la toise au creux de sa main, la fait rouler dans sa paume en retroussant ses babines dans un bruit de succion. »
Pour que l’aube advienne
« Nous pensions encore la veille être en zone libre. Mais c’était un matin de novembre 1942, et les allemands venaient d’entrer à Saint-Cirq-Lapopie. »
Tout Se Mélange
Pour le dernier Vol plané avant la pause estivale, Séraphin propose un morceau à écouter, les yeux clos, un soir d’orage ou un après-midi caniculaire. « Que faisais-tu hier, quand la terre est tombée ? »
Classé sans suite
« Ça peut s’effacer comme ça, ces moments ? De la poudre d’étoiles au ciel et son bras nu… De la poudre aux yeux ? »
Ça recommence.
« Le piège à ours s’est refermé sur toi d’un coup, clac. Tu ne savais même pas que tu étais perdue dans la forêt ; tu ne savais même pas que tu devais faire attention. »
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Trois poèmes pour confronter notre humanité et les actes de guerre qui se perpétuent malgré tout.
Grenouille
« Tu es là, ma petite grenouille, avec tes cuisses et ton gros ventre, des petits yeux que tu peines à ouvrir. »
Ça doit être ça, l’amour
Pour clore cette première année de Vols Planés, Platy a rédigé une nouvelle qui navigue dans les eaux troubles des amours.
Franchement
Perrine signe son premier vol plané, sans aucun doute outragé, mais qu’y voulez-vous, c’est un drôle de monde !
Très bon texte, le surnom Pelote est en effet de mauvais goût ! Sinon on ressent bien la sensation aigre-douce d’avoir un crush qui est en couple, gg