Deuxième migration

Après nos rêves

Lulu et les ourses

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Des bonbons pour ta peine

[dsm_text_divider header="Temps de lecture : 7 minutes" text_alignment="right" color="#000000" text_gap="6px" _builder_version="4.9.1" _module_preset="default" header_font="Assistant||on||||||" header_text_align="center" header_text_color="#474747" header_font_size="16px" width="100%"...

La machine à neige

[dsm_text_divider header="Temps de lecture : 12 minutes" text_alignment="right" color="#000000" text_gap="6px" _builder_version="4.9.1" _module_preset="default" header_font="Assistant||on||||||" header_text_align="center" header_text_color="#474747" header_font_size="16px" width="100%"...

Là-bas

[dsm_text_divider header="Temps d'écoute et de visionnage : 7 minutes" text_alignment="right" color="#000000" text_gap="6px" _builder_version="4.8.1" _module_preset="default" header_font="Assistant||on||||||" header_text_align="center" header_text_color="#474747" header_font_size="16px"...

Première migration

Drôles d’oiseaux

Plumes recomposées

Quelques plumes nous ont échappé au cours de notre migration. Juliette les a ramassées pour recomposer un duvet d'un tout autre acabit. Petit poème bonus pour clore notre premier vol.   J'ai beaucoup réfléchi Que symbolisait cette valise sinon un désir de départ ? Un long détour peut-être...

Ils sont là, quelque part…

Ils sont là, quelque part… Dans les yeux Près du cœur Sous les cieux Ou ailleurs Ils sont là Triomphants Malheureux Solitaires Amoureux Ils sont là Quelque part… Dans l’infiniment grand L’intimement petit En couleur Ou en gris Ils sont là Battant chaque mesure Ou bien boitant de l’aile En peinture...

Différent

Il a toujours été comme ça, mon drôle d’oiseau. La tête dans les nuages, toujours à papillonner. Manque d’attention, selon ses instituteurs. Mais je sais, moi, qu’il a juste mille scènes qui se jouent dans son esprit. Là où l’on voit un nuage, lui imagine un château fort, la rivière se transforme...

Baignade

Ma pensée se déroule comme la rivière dans laquelle j’ai glissé mes pieds. Elle coule sans arrêt, se précipite ou bien se laisse porter, toujours vers une destination inconnue. Par moments, tout va plus vite, elle est entraînée par elle-même. D’autres fois, c’est la traversée silencieuse de...

Rouge

On a couru le long de la rivière, et l’allée était peuplée de citrouilles. C’était un mois trop tôt. Les pierres glissaient sous nos pieds, elles dégringolaient dans l’eau glacée. On s’est perdus de vue dans le tumulte, mais on savait qu’on se retrouverait, au bord de l’étang. Amont, on saura à...

Le nid

Le soir venu, l'oiseau fait son nid. Il aura pris soin, au préalable, de choisir l'endroit. Il aura inspecté tous les arbres environnants, étudié l'inclinaison, éprouvé la solidité du tronc — il ne faudrait pas se retrouver par terre !  Il aura ensuite rapatrié ses outils et, sagement, presque...

Fuite en avant

C’était un lieu étrangement vide. Il n’y avait que deux vieilles barques de presque trois mètres de long, posées au milieu de la pièce et on devait les regarder avec intérêt pour montrer notre grandeur d’esprit. J’avais payé 15€ l’entrée de ce musée coloré, certes très beau mais un peu trop épuré....

Il y a quelque chose

Il y a quelque chose Il y a quelque chose De plus dans ton regard Quelque chose d'ouvert Quelque chose qui ouvre Il y a quelque chose Qui lave tout ce que Tes yeux peuvent toucher Et que le temps salit Il y a quelque chose Que tu veux m'enseigner Sur nous deux sur nous tous Un long détour...

J’ai rêvé qu’il y avait un demain

On a pris la voiture, quelques affaires, c’est tout. On n’a pas réfléchi. Enfin… On a bien galéré une heure, penchées sur le GPS. Pourquoi voulait-il nous faire passer par des routes aussi improbables ? Tu l’as copieusement insulté. J’en ai rigolé, doucement. Je ne voulais pas te contrarier...

Le club des drôles d’oiseaux

22 octobre 2019  Cher journal, j’ai beaucoup réfléchi. C’est vrai que je n’ai pas d’amis, mais au collège on est plusieurs à ne pas en avoir. Alors je me suis  demandé pourquoi tous ceux qui n’ont pas d’amis ne  deviendraient pas amis. J’ai décidé de former un club, le club des drôles d’oiseaux....

La valise

 Une bonne minute leur fut nécessaire pour convenir que cette araignée-là n’était pas d’une taille modeste. Quant aux mesures qui devaient être prises à son encontre, leurs avis divergeaient. Elle désirait que la passagère clandestine fût écrasée séance tenante, frémissant de la voir tapie au fond...

Lecture musicale : drôles d’oiseaux

[dsm_text_divider header="Temps d'écoute : 9 minutes" text_alignment="right" color="#000000" text_gap="6px" _builder_version="4.8.1" _module_preset="default" header_font="Assistant||on||||||" header_text_align="center" header_text_color="#474747" header_font_size="16px" width="100%"...

En suspens

par Perrine | 25 Avr 2023

Je ne t’ai pas laissé finir ta phrase.

Parce que je savais ce que tu allais dire.

Ça m’est apparu distinctement. J’ai réagi au quart de tour. Il était impensable que tu ailles au bout de ta pensée.

J’ai voulu t’empêcher de dire quelque chose d’irréversible. Je crois que par-dessus tout je ne voulais pas l’entendre. Pour ne pas avoir à te répondre, à te faire remarquer que ton propos était déplacé, que je ne pouvais pas l’accepter. Pour que ne résonne pas dans la pièce une idée que, d’emblée, je refusais.

C’est étrange que j’aie été si sûre de ce qui allait suivre. Cela signifie-t-il qu’une part de moi était au courant ? Pourtant, ça m’a retourné l’estomac. J’ai eu le vertige, quelque chose a dangereusement glissé sur le côté. Je ne m’y attendais pas, et pourtant c’était une évidence, alors oui, je dois le reconnaître, ton attitude ne m’interdisait pas de penser que les interdits t’importaient peu.

 C’était interdit par le respect que tu aurais dû avoir de moi. C’était interdit mais ce n’est pas ce qui t’a arrêté. Moi seule l’ai fait.

Tu as semblé comprendre. Tu n’as pas recommencé ta phrase. Ni ce jour-là, ni les suivants.

Mais elle était là, désormais. Elle planait dans l’air. Espoir pour toi, menace pour moi.

Je faisais semblant de ne pas l’entendre. Tu n’avais plus l’air d’y songer, alors ça valait le coup d’essayer d’oublier. Nous aurions pu continuer comme ça. Du moins, je le croyais, certaine que tu avais compris ton erreur.

Tu avais semblé comprendre, mais tu n’avais pas compris. Et parfois je me demande si ça aurait changé quelque chose de te laisser formuler ton idée. J’aurais pu affirmer haut et fort que c’était impossible. Mais soyons honnêtes, ça n’aurait pas suffi. Soyons honnêtes, ce qui est arrivé n’est pas de ma faute. Je n’avais pas le pouvoir de te faire emprunter une bonne ou une mauvaise voie. J’ai bien essayé de te donner une chance de ne pas t’engager dans celle-là. Mais toi seul pouvais décider de ce que tu allais faire, de ce que tu allais être. Pour ma part, j’ai choisi de te faire confiance. Tu m’as prouvé que j’avais tort, mais je n’ai fait de tort à personne.

Bien sûr, cette phrase qui traînait dans le silence entre nous me détrompait sur la nature de notre relation. Elle aurait dû me faire fuir. Son ébauche aurait pu suffire. Mais, toujours dans un souci d’honnêteté, je reconnais qu’à ce moment-là de ma vie je n’aurais pas coupé les ponts avec quelqu’un pour des mots ou des pensées. C’est peut-être pour ça que je ne t’ai pas laissé parler. Pour ne pas constater que je ne serais pas partie. Que j’aurais laissé couler, en essayant de penser que ce n’était rien sans y parvenir tout à fait.

C’est bien ce que j’ai fait d’ailleurs. T’avoir coupé la parole m’a seulement permis de moins m’en vouloir : tu n’avais pas énoncé ton projet, c’était donc normal que je sois là, que je ne tienne pas compte d’une chose qui n’avait pas eu lieu.

Même en sachant ce que tu avais en tête ce jour-là, je n’aurais jamais imaginé ce qu’il s’est passé ensuite. Ça ne pouvait pas exister. Ça ne pouvait pas. Comment, pour toi, ça pouvait ? À quel moment tu t’es dit : je vais faire ça. Je vais faire ça et la vie continuera. Tu croyais que j’allais rester près de toi, comme après cette phrase jamais prononcée. Que nous allions faire comme si de rien n’était.

Toi aussi, tu t’es trompé.

Depuis que je ne me soucie plus de ton sort sur la Terre, lorsque commence à poindre ce malaise inexpliqué, ce vague dégoût pour une inflexion, une parole, un geste, je ne cherche plus à l’invalider ; je n’essaie plus de penser que mes émotions sont de trop.

Ce n’étaient pas elles.

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Vols planés

Compter les heures

Je suis passée devant par hasard. Et je me suis arrêtée. Je me retrouve plantée sur le trottoir, à fixer le bâtiment. J’essaie peut-être de ressentir quelque chose.

Aux origines de la révolution

« Peut-être qu’un jour, on osera mettre un mot sur ce qu’il s’est passé.
On y repensera, on se demandera comment ça a émergé, oui, comment déjà ? Il y avait Kériel, bien sûr, mais avant ? Et alors, on se souviendra d’elle. La petite bête. »

Chute libre

« Un mangeur de mondes a repéré notre planète. Le grand personnage se croit si puissant qu’il peut la gober, qu’il peut l’avaler en entier. Il la toise au creux de sa main, la fait rouler dans sa paume en retroussant ses babines dans un bruit de succion. »

Pour que l’aube advienne

« Nous pensions encore la veille être en zone libre. Mais c’était un matin de novembre 1942, et les allemands venaient d’entrer à Saint-Cirq-Lapopie. »

Tout Se Mélange

Pour le dernier Vol plané avant la pause estivale, Séraphin propose un morceau à écouter, les yeux clos, un soir d’orage ou un après-midi caniculaire. « Que faisais-tu hier, quand la terre est tombée ? »

Classé sans suite

« Ça peut s’effacer comme ça, ces moments ? De la poudre d’étoiles au ciel et son bras nu… De la poudre aux yeux ? »


Ça recommence.

« Le piège à ours s’est refermé sur toi d’un coup, clac. Tu ne savais même pas que tu étais perdue dans la forêt ; tu ne savais même pas que tu devais faire attention. »

Guerres

Trois poèmes pour confronter notre humanité et les actes de guerre qui se perpétuent malgré tout.

Grenouille

« Tu es là, ma petite grenouille, avec tes cuisses et ton gros ventre, des petits yeux que tu peines à ouvrir. »

Deuxième migration

Après nos rêves

Lulu et les ourses

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La machine à neige

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Là-bas

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Première migration

Drôles d’oiseaux

Plumes recomposées

Quelques plumes nous ont échappé au cours de notre migration. Juliette les a ramassées pour recomposer un duvet d'un tout autre acabit. Petit poème bonus pour clore notre premier vol.   J'ai beaucoup réfléchi Que symbolisait cette valise sinon un désir de départ ? Un long détour peut-être...

Ils sont là, quelque part…

Ils sont là, quelque part… Dans les yeux Près du cœur Sous les cieux Ou ailleurs Ils sont là Triomphants Malheureux Solitaires Amoureux Ils sont là Quelque part… Dans l’infiniment grand L’intimement petit En couleur Ou en gris Ils sont là Battant chaque mesure Ou bien boitant de l’aile En peinture...

Différent

Il a toujours été comme ça, mon drôle d’oiseau. La tête dans les nuages, toujours à papillonner. Manque d’attention, selon ses instituteurs. Mais je sais, moi, qu’il a juste mille scènes qui se jouent dans son esprit. Là où l’on voit un nuage, lui imagine un château fort, la rivière se transforme...

Baignade

Ma pensée se déroule comme la rivière dans laquelle j’ai glissé mes pieds. Elle coule sans arrêt, se précipite ou bien se laisse porter, toujours vers une destination inconnue. Par moments, tout va plus vite, elle est entraînée par elle-même. D’autres fois, c’est la traversée silencieuse de...

Rouge

On a couru le long de la rivière, et l’allée était peuplée de citrouilles. C’était un mois trop tôt. Les pierres glissaient sous nos pieds, elles dégringolaient dans l’eau glacée. On s’est perdus de vue dans le tumulte, mais on savait qu’on se retrouverait, au bord de l’étang. Amont, on saura à...

Le nid

Le soir venu, l'oiseau fait son nid. Il aura pris soin, au préalable, de choisir l'endroit. Il aura inspecté tous les arbres environnants, étudié l'inclinaison, éprouvé la solidité du tronc — il ne faudrait pas se retrouver par terre !  Il aura ensuite rapatrié ses outils et, sagement, presque...

Fuite en avant

C’était un lieu étrangement vide. Il n’y avait que deux vieilles barques de presque trois mètres de long, posées au milieu de la pièce et on devait les regarder avec intérêt pour montrer notre grandeur d’esprit. J’avais payé 15€ l’entrée de ce musée coloré, certes très beau mais un peu trop épuré....

Il y a quelque chose

Il y a quelque chose Il y a quelque chose De plus dans ton regard Quelque chose d'ouvert Quelque chose qui ouvre Il y a quelque chose Qui lave tout ce que Tes yeux peuvent toucher Et que le temps salit Il y a quelque chose Que tu veux m'enseigner Sur nous deux sur nous tous Un long détour...

J’ai rêvé qu’il y avait un demain

On a pris la voiture, quelques affaires, c’est tout. On n’a pas réfléchi. Enfin… On a bien galéré une heure, penchées sur le GPS. Pourquoi voulait-il nous faire passer par des routes aussi improbables ? Tu l’as copieusement insulté. J’en ai rigolé, doucement. Je ne voulais pas te contrarier...

Le club des drôles d’oiseaux

22 octobre 2019  Cher journal, j’ai beaucoup réfléchi. C’est vrai que je n’ai pas d’amis, mais au collège on est plusieurs à ne pas en avoir. Alors je me suis  demandé pourquoi tous ceux qui n’ont pas d’amis ne  deviendraient pas amis. J’ai décidé de former un club, le club des drôles d’oiseaux....

La valise

 Une bonne minute leur fut nécessaire pour convenir que cette araignée-là n’était pas d’une taille modeste. Quant aux mesures qui devaient être prises à son encontre, leurs avis divergeaient. Elle désirait que la passagère clandestine fût écrasée séance tenante, frémissant de la voir tapie au fond...

Lecture musicale : drôles d’oiseaux

[dsm_text_divider header="Temps d'écoute : 9 minutes" text_alignment="right" color="#000000" text_gap="6px" _builder_version="4.8.1" _module_preset="default" header_font="Assistant||on||||||" header_text_align="center" header_text_color="#474747" header_font_size="16px" width="100%"...

Vols planés

Compter les heures

Je suis passée devant par hasard. Et je me suis arrêtée. Je me retrouve plantée sur le trottoir, à fixer le bâtiment. J’essaie peut-être de ressentir quelque chose.

Aux origines de la révolution

« Peut-être qu’un jour, on osera mettre un mot sur ce qu’il s’est passé.
On y repensera, on se demandera comment ça a émergé, oui, comment déjà ? Il y avait Kériel, bien sûr, mais avant ? Et alors, on se souviendra d’elle. La petite bête. »

Chute libre

« Un mangeur de mondes a repéré notre planète. Le grand personnage se croit si puissant qu’il peut la gober, qu’il peut l’avaler en entier. Il la toise au creux de sa main, la fait rouler dans sa paume en retroussant ses babines dans un bruit de succion. »

Pour que l’aube advienne

« Nous pensions encore la veille être en zone libre. Mais c’était un matin de novembre 1942, et les allemands venaient d’entrer à Saint-Cirq-Lapopie. »

Tout Se Mélange

Pour le dernier Vol plané avant la pause estivale, Séraphin propose un morceau à écouter, les yeux clos, un soir d’orage ou un après-midi caniculaire. « Que faisais-tu hier, quand la terre est tombée ? »

Classé sans suite

« Ça peut s’effacer comme ça, ces moments ? De la poudre d’étoiles au ciel et son bras nu… De la poudre aux yeux ? »


Ça recommence.

« Le piège à ours s’est refermé sur toi d’un coup, clac. Tu ne savais même pas que tu étais perdue dans la forêt ; tu ne savais même pas que tu devais faire attention. »

Guerres

Trois poèmes pour confronter notre humanité et les actes de guerre qui se perpétuent malgré tout.

Grenouille

« Tu es là, ma petite grenouille, avec tes cuisses et ton gros ventre, des petits yeux que tu peines à ouvrir. »