« J’ai voulu t’empêcher de dire quelque chose d’irréversible. Je crois que par-dessus tout je ne voulais pas l’entendre. Pour ne pas avoir à te répondre, à te faire remarquer que ton propos était déplacé, que je ne pouvais pas l’accepter. Pour que ne résonne pas dans la pièce une idée que, d’emblée, je refusais. »
Quand nous nous sommes réveillé·e·s, le monde avait changé. Un voile avait recouvert les visages familiers ; les inconnus se demandaient sous quel aspect se montrer. Dans le reflet des miroirs, des souvenirs de brume nous exhortaient à trouver ce que nous allions tous devenir, une fois au bout de la nuit…
après nos rêves.
Vols planés
Le Destronaute
Tremblez
Le voilà
L’ultime destructeur
Celui qui a pété la langue
Aux origines de la révolution
« Peut-être qu’un jour, on osera mettre un mot sur ce qu’il s’est passé.
On y repensera, on se demandera comment ça a émergé, oui, comment déjà ? Il y avait Kériel, bien sûr, mais avant ? Et alors, on se souviendra d’elle. La petite bête. »
Chute libre
« Un mangeur de mondes a repéré notre planète. Le grand personnage se croit si puissant qu’il peut la gober, qu’il peut l’avaler en entier. Il la toise au creux de sa main, la fait rouler dans sa paume en retroussant ses babines dans un bruit de succion. »
Pour que l’aube advienne
« Nous pensions encore la veille être en zone libre. Mais c’était un matin de novembre 1942, et les allemands venaient d’entrer à Saint-Cirq-Lapopie. »
Tout Se Mélange
Pour le dernier Vol plané avant la pause estivale, Séraphin propose un morceau à écouter, les yeux clos, un soir d’orage ou un après-midi caniculaire. « Que faisais-tu hier, quand la terre est tombée ? »
Classé sans suite
« Ça peut s’effacer comme ça, ces moments ? De la poudre d’étoiles au ciel et son bras nu… De la poudre aux yeux ? »
Ça recommence.
« Le piège à ours s’est refermé sur toi d’un coup, clac. Tu ne savais même pas que tu étais perdue dans la forêt ; tu ne savais même pas que tu devais faire attention. »
Guerres
Trois poèmes pour confronter notre humanité et les actes de guerre qui se perpétuent malgré tout.
Grenouille
« Tu es là, ma petite grenouille, avec tes cuisses et ton gros ventre, des petits yeux que tu peines à ouvrir. »
Ça doit être ça, l’amour
Pour clore cette première année de Vols Planés, Platy a rédigé une nouvelle qui navigue dans les eaux troubles des amours.
Franchement
Perrine signe son premier vol plané, sans aucun doute outragé, mais qu’y voulez-vous, c’est un drôle de monde !
Lulu et les ourses
Temps d'écoute : 30 minutes
Écoutez cette histoire avec un casque pour une expérience optimale !
Noémie, Platy et Wanda vous invitent à découvrir l’étrange hibernation de Mia et Klumsy, deux ourses surveillées (en secret) par Lulu via de multiples caméras. Lulu n’est pas creepy, non ; elle est simplement employée d’une entreprise un peu spéciale dont l’objectif est de protéger les quelques ursidés qui n’ont pas encore disparu de la surface de la Terre.
Et comme si ce n’était pas assez bizarre, un mystérieux intrus va venir perturber ce long sommeil…
Disponible également sur Soundcloud !
TRANSCRIPTION
Scène 1
Thierry (voix mielleuse) : Préposée Lulu pour la surveillance de la caverne 9067. Votre service commence dans quelques minutes. Nous vous demandons de bien vouloir vous installer dans votre cabine de surveillance. Les deux ourses sous votre protection sont arrivées dans leur caverne sécurisée.
Lulu : Ok, ok, euh… Zut. Quelle heure il est ? Elles sont en avance ou quoi ! Ah bah non…
Bruit de course. Bruit de sas qui se ferme.
Thierry : Bienvenue dans votre cabine de surveillance. Toutes vos provisions sont dans le placard à votre gauche…
Lulu : Ouah, la classe ! Un petit cocon rien que pour moi !
Thierry : …Vous trouverez une trousse à pharmacie sur la troisième étagère.
Lulu (en même temps, sans vraiment écouter) : Whaou ! Le poste de travail, il est super grand ! Y a tellement d’écrans !
Thierry : N’oubliez pas qu’il est essentiel d’exprimer vos pensées à voix haute afin de limiter au maximum les dégâts psychologiques causés par votre enfermement.
Lulu : Ah ça tombe bien vu que je suis tellement bavarde… Tu vas m’entendre, Thierry !
Thierry : Vous pouvez voir sur l’écran principal les dénommées Mia et Klumsy. Ce sont vos ourses à protéger jusqu’au printemps. Vous les accompagnerez dans leur sommeil jusqu’à leur réveil.
Avant de commencer, veuillez accepter les conditions générales d’utilisation. Vous y trouverez vos droits en tant qu’employée, mais aussi vos devoirs, qui comprennent un total asservissement de votre personne sur la durée de l’hibernation, sans pause, bien entendu. L’entreprise CaveAlert nie toute responsabilité quant à des séquelles psychologiques ou physiques dues à votre travail quant à vos futures séquelles. Les portes de votre cellule ne s’ouvriront qu’en cas de coma ou de mort. (les dernières phrases sont lues très vite)
Lulu : D’accord, ça a l’air fun, hein ! Bonjour le job de rêve.
Thierry : Pour entamer la Longue Nuit d’Hiver, veuillez placer votre casque sur vos oreilles. Pour rappel, vous avez 60 caméras à votre disposition.
Lulu : Quoi ? 60 caméras ? Eh ben, je risque pas de les perdre de vue… Alors…
Bruit de chaise. Bruit d’un moniteur qu’on allume et bruit de zoom numérique (on rentre dans l’image).
Mia, coupée en train de parler : Voilà, je m’installe… Et je rembourre encore un peu… Regarde-moi ce magnifique matelas.
Klumsy : Oui bah super, tu veux des groseilles ? Donne-moi un coup de main, plutôt, t’as mis la pagaille de partout.
On quitte la cabine de la Lulu et on arrive dans la grotte, où les ourses, Mia et Klumsy, sont en train de prendre leurs aises.
Mia : Pas de problème, ma vieille ! Mia à la rescousse !
Klumsy (rigole) : Bah voyons ! Heureusement que tu viens à la rescousse, c’est TON bordel.
Mia : Oh ça va ! Pour une fois qu’on a une caverne pour nous toutes seules !
Klumsy : Mouais… Mais tu crois qu’on va réussir à passer tout l’hiver endormies ? Je veux dire, sans les parents et les autres pour donner le rythme ?
Mia : Mais on s’en fout, on peut faire ce qu’on veut ! J’ai pris plein plein de baies, tu sais ? On va pas s’endormir tout de suite !
Klumsy : Alalah c’est sûr qu’avec toi, je suis pas prête de m’ennuyer !
Retour à la cabine. Bruit de quelqu’un qui tapote le tableau de bord.
Lulu : Mais qu’est-ce qu’elles fabriquent ? Elles devraient déjà dormir… Bon, si j’ai bien compris, Klumsy, c’est celle avec la drôle de tache sur le museau, et l’autre, c’est celle qui se prend pour la capitaine du navire… Mia, c’est ça ? Elle m’agace déjà, celle-là.
Retour dans la grotte.
Klumsy : Il fait de plus en plus sombre… J’imagine qu’il faut qu’on se prépare à dormir… parce que, Imagine, on se réveille pas en même temps que les autres et ils nous croient mortes ?
Mia : Ooooh, ça leur fera les pieds, tiens…
Klumsy : Mais oui, bien sûr !
Mia : Allez, t’en fais pas, va, ma famille ne risque pas de m’oublier… Je suis sûre qu’ils seront tous devant la caverne avant même qu’on ait eu le temps de s’étirer.
Klumsy : Hmm oui, t’as pas tord… Mais de toute façon, on doit le faire… Bonne nuit, Mia…
Mia : Non mais ça va pas ? Attends-moi !
Klumsy (affectueuse) : Alors dépêche-toi, bécasse.
Mia : Ok, ok…
Un temps. Elle se retourne sur sa couche.
Mia : T’es bien, toi ?
Klumsy : Ça va…
Mia (pas très rassurée) : Ah. D’accord. Fais de beaux rêves, alors…
Klumsy : T’inquiète pas… On va s’en sortir comme des cheffes.
Scène 2
Fausse note de piano, qui interrompt l’interlude musicale. Bruit de vent et de ronflements irréguliers. Bruit d’accordéon ronflant chelou.
Lulu : Qu’est-ce que… C’est quoi ? D’où est-ce que ça vient ?
Bruit d’écran qu’on tapote. Bruit de boutons, ou de moniteurs qu’on ajuste… Silence. Grognement d’un ours à travers un micro.
Lulu : Ah non ! Oh non, non non ! C’est pas possible. Elles vont pas se réveiller ! C’est le milieu de l’hiver, c’est pas du tout le moment !
On passe du côté des ourses. Une des deux ourses arrête de ronfler. On l’entend se redresser.
Klumsy (encore ensommeillée) : Non, tu me laisses tranquille, l’essaim d’abeilles, c’est pas moi qui l’ai énervé. (plus éveillée soudain : ) Mais… Il fait froid encore. C’est déjà le printemps ?
Elle regarde autour d’elle.
Klumsy : Mi-a ? Elle dort… Miia … Non, faut que je la laisse tranquille. Si ça se trouve, c’est rien. Oui, c’est rien. Je rêve. C’est dans ma tête.
Bruit de foin qui remue alors qu’elle se recouche. On l’imagine étendue dans le noir, les yeux grand ouverts, fixant le plafond, pas du tout rassurée.
Retour sur Lulu dans sa cabine, qu’on entend fourrager dans ses dossiers.
Lulu : Comment je fais, moi ? Allô, Thierry ? ALLÔ Thierry ?
Thierry : Nous détectons un volume sonore inhabituel dans votre capsule. En cas de panique, prenez une grande inspiration et comptez jusqu’à dix.
Lulu : Dis Thierry, comment je fais quand mes ourses se réveillent trop tôt ?
Thierry : Je n’ai pas compris votre demande.
Lulu (articulant exagérément) : Dis, Thierry, mes ours-euh sont réve-i-llées ! Ai-deuh-moi !
Thierry : Vous avez utilisé la commande « Aide ». Pour répondre à cette requête, voici un extrait du Code de travail des protecteurs d’ourses : « L’entreprise ne pourra être tenue responsable des dégâts [[physiques, moraux, mortels, plus ou moins graves… et plus ou moins notables, qui auront lieu durant la session de surveillance. Tout travailleur sous contrat avec CaveAlert accepte la complète responsabilité de-… »
Coupe. On revient sur Klumsy.
Klumsy (à mi-voix) : Ah ! Brr… C’est quoi toute cette neige ? Non mais qu’est-ce que je fais ? Et qu’est-ce qu’elle va dire Mia ?
Soudain, Mia : Elle va te dire de fermer ton museau pelucheux ! Y en a qui essayent de dormir, figure-toi !
Mia se lè)ve et se rapproche de Klumsy.
Mia : Grrr, y a quoi ?
Klumsy : Ça vient de dehors.
Elles guettent, silencieuses.
Mia (pas très rassurée) : Bon. Je suppose qu’il faut qu’on aille voir, sinon on pourra jamais piquer le roupillon qu’on mérite.
Klumsy : T’es sûre ? On devrait pas demander à…
Elle se tait.
Klumsy (doucement) : C’est vrai… On est toutes seules.
Mia (se voulant encourageante) : Allez. On va pas tortiller du derrière. On y va.
Bruit de neige qui s’écroule, de marmonnements et d’ourses qui galèrent à franchir la barrière neigeuse qui les sépare du dehors. Moment de silence brisé simplement par le blizzard.
Mia : Ooooh. C’est tout blanc… Alors qu’on est en pleine nuit, c’est bizarre, ça.
Klumsy : Oui et je comprends pas où je mets les pattes.
Le bruit du Machin continue.
Klumsy : Oh attends, Mia, c’est par là. Regarde.
Elles se rapprochent.
Retour à la cabine.
Lulu (au bord de l’évanouissement) : C’est quoi ce truc ?
Bruit de dossiers qu’on dérange.
Lulu : Bon… Par où commencer ? Qu’est-ce que c’est au juste ? Euh… comment on zoome sur ce truc ? On m’avait pas dit qu’il fallait un PERMIS pour regarder des écrans ! Pourquoi c’est si compliqué ?
Thierry (qui commence dès que le mot “permis” est prononcé, et qui va poursuivre tout au long de la scène, jusqu’à l’ultime permis) : Vous avez exécuté la commande « permis ».
Lulu : Rolalalah… Il va jamais s’arrêter lui…
Thierry : Voici tout ce qu’il vous est permis de faire au cours de votre service : Il vous est permis de respirer, à raison de 12 inspirations par minute. Il vous est permis de bouger, mais pas plus de 3 fois toutes les dix minutes. Il vous est permis de ..
Lulu : Oui, c’est ça… Bon, réfléchis, Lulu, réfléchis. Qu’est-ce que tu vois ?
Retour aux ourses.
Klumsy (intriguée) : Comment elle respire, t’as une idée ? Elle a pas de bouche.
Mia (dégoûtée) : Beeeeuh. Bah chais pas moi. Elle ronfle comme un pompier.
Klumsy : Oui bah on est bien placées pour parler.
Mia : Pis Oui mais au moins nous on a des yeux… Regarde-la celle-ci… C’est juste une…
Retour à Lulu, feuilletant fiévreusement son classeur.
Lulu : « Boule de poils », « Boule de poils », « Boule de poils »… Si c’est pas aux B, peut-être aux P… Palindrome, Patinage, Partabac…
Thierry : Il ne vous est PAS permis de rire, d’entrer en contact avec le monde extérieur-…
Lulu : Non, y’a rien… Il y aurait pas un autre classeur ?
Thierry :… de faire une raclette, de réciter du Jacques Prévert, de vous rouler par terre…
Retour aux ourses.
Mia : La prends pas j’te dis, LA PRENDS PAS !
Klumsy : Mais regarde, tu vois bien qu’elle fait rien.
Mia : Et si tu la réveilles ?
Klumsy : C’est qu’un petit machin plein de poils.Tiens, tu veux la-…
Mia : AH NON ! Garde-la avec toi. Moi, je me mêle pas de ça.
Klumsy (sévère) : Mais on pourra jamais poursuivre l’hibernation si elle continue à faire son boucan.
Mia : Baaaah. Et c’est mieux si on l’emmène avec nous dans la grotte, peut-être ?
Klumsy : Elle doit avoir froid.
Mia : C’est pas notre problème ça…
Klumsy l’ignore.
Mia : Mais tu vas où ?? Qu’est-ce que tu fais ? Youhou, tu m’écoutes ?
Elles retournent dans la grotte.
Scène 3
Mia : Laisse-la près de l’entrée au moins.
Un temps.
Mia : Oui, vas-y, mets-la sur ton lit.
Retour à Lulu.
Thierry : …, d’éteindre vos postes de contrôle, de vandaliser le matériel, de faire une overdose…
Lulu : Mais elles sont folles… Ramener un objet extérieur dans la grotte en pleine hibernation… J’ai tout raté… Voilà. Youpi.
Retour aux ourses. Elles observent la bête qui continue de ronfler.
Mia : Elle était mieux dehors. Je te l’avais dit.
Klumsy : Peut-être qu’elle a faim.
Mia : Tu penses quand même pas qu’elle va nous bouffer… si ?
Klumsy : Peut-être qu’elle se sent seule.
Mia : Oui bah… C’est comme ça. C’est la vie.
Klumsy (tapotant le Machin) : Dis… Tu t’appelles comment ?
Mia : Mais t’es malade ou quoi, fais pas ça !
Klumsy : Tu viens d’où ? T’es un ours mal léché ?
Mia : Moi je lèche pas ça, hein. Elle a qu’à se terminer toute seule.
Retour à Lulu.
Thierry (concluant) : Quant à nous, tout nous est permis.
Lulu : Quoi ? Bah au moins, eux, ils tournent pas autour du pot…
Retour aux ourses.
Mia : AH ! Elle bouge, non ?
Klumsy : Non. Regarde. Elle ronfle.
Mia : Elle va aller faire son tintamarre dehors. Très très très loin de nous. Très loin !
Les bruits de Machin s’interrompent brusquement.
Klumsy : Bon. Le problème est réglé… non ?
Mia : Mais qu’est-ce qu’elle a ?
Un temps.
Klumsy : Tu crois qu’elle est morte ?
Mia : Bah qu’est-ce que ça peut nous faire ?
Bruits visqueux bizarres.
Klumsy (effrayée) : On dirait un poisson !
Mia : Hahaha, un poisson avec des poils ? On aura tout vu ! T’es bête, Klumsy.
Klumsy : Mais regarde ! Le Machin ressemble de plus en plus à un poisson. Oh non, pitié…
Les bruits visqueux se poursuivent, devenant de plus en plus visqueux et de moins en moins « boule de poils ».
Mia (inquiète, maintenant, jetant des regards à Klumsy, qu’elle sait effrayée par les poissons) : Eh… Mais c’est rien. C’est tout petit. Regarde.
Klumsy (geignant) : Ooh non, et elle a les nageoires qui poussent,
Mia :… et des yeux globuleux qui surgissent au milieu de sa tête…
Klumsy :… elle devient toute rose…
Mia (dubitative) : Mais t’as raison en fait, c’est un saumon…
Klumsy (tremblante) : Mais oui, c’est un saumon volant !
Retour à Lulu.
Lulu (recommençant à feuilleter son classeur) : « Saumon volant », « saumon volant », bien sûr que ça y est pas, pff…
Thierry : Nos indicateurs montrent que vous respirez trop vite.
Lulu : Oh l’autre, il m’énerve lui, il va se taire un peu ?
Thierry : Veuillez ralentir sous peine de voir un pourcentage de ces inspirations en excédent retiré de votre salaire. Merci de votre compréhension.
Lulu : Oui bah DE RIEN !
Scène 4
Klumsy (complètement paniquée) : Mia… fais quelque chose ! Débarrasse-nous de ce… de ce machin… S’il te plaît !
Mia (inquiète pour Klumsy) : Oui mais on m’a jamais appris à chasser les poissons en lévitation. C’est… C’est rien, ok ? Calme-toi.
Klumsy (posant la question d’une traite) : Quand est-ce que ça a déjà marché de dire à une personne en train de flipper de se calmer, hein ? Je peux pas supporter ça !
Mia : Essaye de l’attaquer, fais-lui peur !
Klumsy : La seule qui a la trouille ici, c’est moi ! Les poissons, ça me… ça me…
Mia : Mais il arrive vers toi, allez, fonce !
Klumsy : Non non non non, impossible…
Retour à la cabine.
Lulu : Alleez ! C’est quoi ces ourses à la noix ? C’est qu’un poisson, bon sang ! On le capture et… et… Et après zou, au lit ! AH ! « Poisson », peut-être ?
Retour aux ourses.
Klumsy : C’est un cauchemar, on est juste en train d’hiberner, hein ?
Mia : Tu peux le faire ! T’inquiète pas, j’arrive pour le faucher ! On s’en fout, on dira que c’est toi qui l’as pêché, comme on fait d’habitude !
Klumsy : Laisse-moi tranquille !
Mia : Ok ok euh attends, d’accord, reste là-bas, je vais aller voir ce truc de plus près, d’accord ? Saumon volant, t’es oùùùùù ?
Retour à la cabine.
Lulu : C’est malin de faire des classeurs aussi gros… (tournant des pages à l’infini) Et… Et alors, elles l’ont attrapé ou pas, ces gourdes ?
On repasse dans la grotte. Les bruits visqueux laissent soudain la place à un bruit de pot.
Mia : Hé, Klumsy, viens voir, il est parti le poisson…
Klumsy : Vraiment ?
Mia : Enfin je crois…
Klumsy : Mais… c’est plus un poisson…
Mia (subjuguée) : C’est un pot de miel !
Scène 5
Klumsy : Quoi ? C’est juste un pot de miel ?
Silence.
Klumsy : On fait quoi ? On le laisse dehors ?
Mia : Ouais. Allez.
Mia rejoint rapidement le pot de miel et l’attrape. Bruit de griffes ou pattes contre le pot, puis silence.
Klumsy : Tout va bien ?
Mia se dirige vers la sortie de la caverne. Bruits de pas et voix qui s’éloignent.
Mia : On dirait presque du vrai. Si je l’incline, tu vois tout le miel au fond qui bouge.
Klumsy : Je m’en occupe, si tu veux…
Bruit de pot de miel qu’on tapote.
Mia : Ça sonne doux. (pensive :) Pense à toutes ces abeilles qui ont travaillé dur pour produire ce miel… Il va se passer quoi, si je le laisse dehors, comme ça, dans la neige ?
Klumsy : T’attaches pas, c’est pour de faux.
Mia (ne l’écoutant pas) : Il va geler et perdre ses beaux reflets ambrés. Il va se figer dans son petit pot, et plus personne pourra le manger avant le début du printemps. Il va rester là, tout tristounet, pendant que nous on va se rendormir sans y avoir trempé le museau.
Bruit de griffes qui fourragent dans un pot.
Klumsy : Mia ! Ça suffit maintenant, allez, dehors le miel ! Donne-moi ça !
Elle essaye de lui prendre le pot. Mia se dérobe.
Mia : Attends, laisse-moi regarder. Eh ! C’est qu’il est fuyant, ce petit fourbe… Dès que ma patte l’effleure, il s’en va. (bruits de lutte. Mia s’énervant : ) Fous-moi la paix, Klumsy. C’est MON miel. Je vais le mettre dehors, d’accord ? Mais avant, je veux juste le goûter un peu…
Klumsy : Bon… Tu pourras avoir tout le miel que tu veux quand ce sera le printemps, tu sais…
Mia (aggressive) : Me mens pas ! Le seul endroit où je peux avoir mon miel, c’est ici, là où personne me voit.
Silence. Mia s’assoit et dépose le pot à côté d’elle.
Mia : T’en penses quoi, toi, le miel ?
Bruit de patte qui tapote le pot avec douceur.
Klumsy : Arrête. Tu vois bien que tu peux pas l’attraper.
Mia : Peut-être qu’une fois refroidi, il aura moins la bougeotte. J’me barre.
Klumsy s’approche de Mia et attrape le pot.
Klumsy : Donne-moi ça !
Mia veut se dégager, mais Klumsy ne lâche pas.
Mia : Si je veux me bâfrer à m’en rendre toute barbouillée, c’est mon affaire, non ?
Klumsy : Non ! C’est la mienne aussi ! Tous ces ours mal léchés qui te servent de famille… Ils sont à côté de leurs pattes. Qu’est-ce que ça peut faire si t’adores le miel ? Qu’est-ce que ça peut faire si t’as un ventre un peu rebondi et des bajoues toutes gonflées ? Moi, c’est comme ça que je t’aime.
Mia : Au cas où t’aurais pas compris, on s’en fout de ton avis. Et du mien aussi par la même occasion.
Klumsy : Ça suffit, puisque tu ne veux pas m’écouter…
Bruit de pot qui se brise. Exclamation choquée de Mia.
Scène 6
Mia : Quoi ? Mais… ça va bien, oui ?
Klumsy (tremblante) : Non, mais tu voyais bien que ça te rendait folle.
Mia : N’importe quoi… Toi aussi tu t’y mets ?
Soudain, des bruits de cloches encore assez lointains.
Mia : Chut ! T’as entendu ?
Silence. Elles tendent l’oreille. Le son des cloches se fait plus net. Toute personne qui connaît les cloches de chiens de chasse reconnaîtra ce bruit.
Klumsy : Oh non…
Mia (change totalement de ton) : N’aie pas peur, ils ne peuvent pas nous trouver, là. La grotte est bien cachée… (doute : ) normalement.
On passe dans la cabine.
Lulu : Oh non… Des chiens de chasse… Ils se rapprochent… Mais comment ils nous ont trouvé ?
On repasse dans la grotte.
Klumsy (en chuchotant, tremblante) : Et… s’ils nous trouvent, qu’est-ce qu’on fait ?
Mia (idem) : Je sais pas… Je… Je leur saute dessus. Je leur saute dessus par surprise. Et toi, tu leur écrases la tête comme des pignes de pin et… Et tadam ! Le tour est joué !
Klumsy (idem) : Ah… Ah mais oui, évidemment, haha…
On repasse dans la cabine.
Lulu (se ressaisissant) : Ils ne vous trouveront pas ! Hors de question. Mais Comment je fais moi pour repousser des chasseurs ?
Thierry : Les chasseurs et les braconniers ne doivent en aucun cas entrer en contact avec vos ourses.
Lulu : Oui, bah je sais merci…
Thierry : Si vos ourses meurent, nous ne pourrons garantir le versement de votre salaire. Vous pourrez également être poursuivie en justice pour non-assistance à ursidé en danger. Veuillez surveiller vos ourses.
Lulu : Mais je fais que ça, les surveiller ! Il doit bien y avoir quelque chose que je peux faire… JE FAIS QUOI ?
Thierry : Après analyse de votre pouls et de votre taux d’oxygène, il apparaît que vous êtes en train de paniquer.
Lulu : Oh la ferme ! Je sais ce que je fais ! (plus bas : ) Enfin, je sais ce que je fais… Pas du tout en fait.
On l’entend appuyer sur d’autres boutons. Les sons de cloches augmentent.
Lulu : Ah, c’est pas ça que je voulais faire ! Il est où le volume ?
Thierry : Votre niveau sonore dépasse de 50 décibels la limite autorisée. Je déclenche l’alarme.
L’alarme s’ajoute à tout le brouhaha ambiant.
Lulu : Merde ! Merde ! Non ! Mais quelle est la logique de ce truc ? Comment j’arrête ça ?
Thierry : Tout ici est d’une logique implacable. Vous ne pouvez rien arrêter.
Lulu (en train de crier) : Oh ! ce gros bouton bleu ! « Müteuh»…, Mute ! Oui, c’est ça que je veux !
Thierry coupe le son. On repasse dans la grotte.
Mia (en chuchotant, tremblante) : Klumsy ?
Klumsy (idem) : Oui ?
Mia : Les débris du pot de miel ont disparu.
Scène 7
Lulu (soufflant) : Enfin, un peu de silence.
Thierry : N’oubliez pas de recenser toutes les anomalies et événements dans votre rapport. Aucun oubli ne sera toléré. Merci pour votre coopération.
Lulu (assez bas, pour que Thierry ne l’entende pas) : Mais quoi ? (ironique : ) C’est le moment d’écrire mon rapport, peut-être
Thierry : RAPPORTS section b.5 : Il est impératif que nous soyons informés des moindres faits et gestes des animaux observés ainsi que de ceux des observateurs. Il en va du bien de la Terre et de la sauvegarde des espèces. Votre mission est nécessaire pour assurer un avenir viable.
Lulu : Ah ben merci pour la pression. On peut pas travailler tranquille ici ?!
Thierry : Non.
Lulu (elle bâcle le truc, on l’entend noter un seul mot à chaque fois sur le carnet, de manière assez appuyée) : Alors : « saumon volant », « pot de miel », « engueulade », « paf », « cloches ». Content ? Olalah, moi qui voulais enfin être fière de quelque chose…
Elle prend une grande inspiration.
Lulu : Bon. Il faut que je me calme. Ferme les yeux, ma petite. Respire. Une hibernation… Deux hibernations… Trois hibernations… Quatre hibernations…
Un bruit d’écho étrange accompagne soudain chacune de ses paroles. Il en sera de même pour les ourses lorsque l’on reviendra de leur côté.
Mais… Qu’est-ce qui m’arrive ? Je suis… dans le noir ? Je… Je viens d’ouvrir mes yeux, là ! Oui ! Ouvert. Fermé. Oui ! Ils sont bien ouverts ! Je ne vois plus rien. Où sont mes ourses ? Pourquoi je ne les vois plus ? Thierry, remets-moi la lumière !
Thierry : Son et image activés.
Lulu : Quoi ? Mais… Attends Thierry, t’es sûr ? Je vois pas mes ourses et je vois plus les caméras… ni les boutons… et ni mes… mains…
Thierry : Aucun problème technique n’est à signaler. Veuillez continuer votre mission calmement.
On passe du côté des ourses. Le son est différent, comme si elles étaient chacune dans une bulle fermée.
Mia : Klumsy ! Je vois plus rien ! Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Qu’est-ce que c’est ? Klumsy !
Un temps. On change d’ourse.
Klumsy (un peu plus calme par rapport à Mia) : Mia ?! T’es où ? Qu’est-ce qui se passe… Bon. J’aime pas ça. J’aime pas ça du tout… Mia ? Qu’est-ce qu’elle ferait dans cette situation ? Elle se forcerait à se calmer et elle viendrait me sauver… Moi non plus… moi non plus, je ne dois pas la laisser tomber ! Allez reprends-toi, réfléchis, détends-toi, ça va aller…
Un temps.
Klumsy (voix calme, posée) : Mia, c’est toi ?!
Elle se cogne contre un mur.
Klumsy : Aïe !
Mia (paniquée et frustrée) : Klumsy ? C’est toi ? J’en ai marre !
Klumsy : Ah ! Enfin tu es là ! C’est quoi tout ça ? On est où ? C’est le pot de miel ? Tu crois… qu’on est tombées dedans ?
Mia (paniquée) : Je sais pas, je sais pas toujours tout, Klumsy !
Klumsy : Calme-toi ! On va y arriver.
Mia : … Évidemment quand on est enfin seules, on vit la pire hibernation possible. je veux dormir, j’en peux plus !! Allez !! Casse-toi, laisse-nous ! Comment on sort d’ici ?
Klumsy : Je suis là, juste à côté ! Oh mais attends, j’ai touché notre matelas. Je crois qu’on n’a pas bougé, c’est toujours notre grotte.
Mia : C’est déjà ça… (Elle se calme un peu : ) On a tenu jusque là, on va s’en sortir.
Klumsy : Oui super, continue de parler comme ça, j’ai l’impression que ça veut nous étouffer.
Mia (souffle calmement) : Et là ? C’est mieux ? Je veux juste te retrouver et que tout ça s’arrête…
Klumsy : Oui, je t’entends bien… Super !
Mia : Maintenant, comment on fait pour s’en débarrasser ? Brrr, c’est trop bizarre… Je la sens dans mes poils, sur mes épaules, contre ma truffe… Comme quand on plonge dans la rivière. S auf que l’eau est complètement noire et gluante…
Klumsy : Oh… oh… une rivière, t’as raison… Dis, c’était bien un saumon au début ? Et si… on essayait de le manger… Je peux l’attraper là, ça me fait pas peur ! Puis toi aussi tu peux, il est tout autour de nous, partout…T’as le droit de le manger !
Mia : Le manger ? Comment ça… Attends, j’essaye… *croc* (la bouche pleine : ) Je crois que ça marche.
On passe du côté de Lulu. Elle n’entend pas les ourses, elle est encore dans un genre de cocon sonore.
Lulu (entre deux inspirations) : Tout va bien. Tout va bien. Je dois juste me concentrer…
Elle respire. On entend un crachotis de micro qui se remet à fonctionner. On entend vaguement des bribes de mots des ourses.
Lulu : Ah, c’est Mia !
Mia : C’est… pas mauvais… Ça a le goût de miel ! Mais oui, je mange du miel, Enfin, je peux en manger plein ! Klumsy, toi aussi ?
Klumsy : Moi c’est du saumon ! c’est tellement boon … Oh mais attends… Y a du jour ! Ça s’éclaircit !
Lulu : Ah mais… Elles le… Ah… Attendez je vais essayer moi aussi *croc* (la bouche pleine : ) Oh ! Ça marche ! T’as raison Thierry, y’a pas de problème technique haha ! Je vais le bouffer ce machin ! Haha ! Oui ! Mes petites ourses ! Là ! Trop bien ! J’aperçois le gros bouton bleu !
Mia : Klumsy ! Je te vois !
Lulu (la bouche pleine) : Mais il fait jour !
Scène 8
Petite musique douce. Un cuicui. Son de pattes qui se déplacent et passent d’un son de grotte à un son plus étouffé, plus doux, d’herbe.
Mia : Wouaw. (elle bâille) Ben j’ai vécu des nuits plus tranquilles, hein.
Klumsy : Ah bah ça c’est sûr ! J’ai hâte d’aller voir de l’autre côté de la rivière !!
On passe du côté de Lulu.
Lulu : Ok, Thierry, déclenche l’ouverture de la porte.
Thierry : Confirmez-vous la fin de l’hibernation et la bonne santé de vos ourses ?
Lulu : Oui, oui, je confirme. Allez, laisse-moi sortir maintenant.
Thierry : Procédure de déverrouillage des portes enclenchée.
Lulu : Allez, allez !
Bruit de porte qui s’ouvre.
Lulu : Oooh (elle prend une grande inspiration) Olalah, ça fait du bien. (Pas dans l’herbe) J’ai enfin fini…
Écriture :
Noémie, Platy & Wanda
Réalisation audio & montage :
Noémie
Voix :
Wanda — Mia
Platy — Klumsy
Noémie — Lulu et Thierry
Musique :
Théo
Et un grand merci à Alors, du collectif Kalamar, pour son aide précieuse pour le mixage !
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Deuxième migration
Après nos rêves
Des bonbons pour ta peine
Dans ce dialogue théâtral écrit à quatre mains, deux générations se côtoient, entre tendresse et amertume, rêves et renoncements.
La machine à neige
Ce conte vous invite à la frontière liminale entre deux espaces.
Puissiez-vous y trouver ce que vous cherchez.
Là-bas
Pour cette deuxième migration, Théo, Salomée et Juliette ont fait le choix d’une écriture sonore et musicale, doucement accompagnée par l’image.
Première migration
Drôles d’oiseaux
Plumes recomposées
Quelques plumes nous ont échappé au cours de notre migration… Juliette les a ramassées pour recomposer un duvet d’un tout autre acabit. Petit poème bonus pour clore notre premier vol.
Ils sont là, quelque part…
« Dans les yeux
Près du cœur
Sous les cieux
Ou ailleurs
Ils sont là »
Différent
« Il a toujours été comme ça, mon drôle d’oiseau. La tête dans les nuages, toujours à papillonner. Manque d’attention, selon ses instituteurs. Mais je sais, moi, qu’il a juste mille scènes qui se jouent dans son esprit. »
Baignade
« Ma pensée se déroule comme la rivière dans laquelle j’ai glissé mes pieds. Elle coule sans arrêt, se précipite ou bien se laisse porter, toujours vers une destination inconnue. »
Rouge
« On a couru le long de la rivière, et l’allée était peuplée de citrouilles. C’était un mois trop tôt. Les pierres glissaient sous nos pieds, elles dégringolaient dans l’eau glacée. On s’est perdus de vue dans le tumulte, mais on savait qu’on se retrouverait, au bord de l’étang. »
Le nid
« Le soir venu, l’oiseau fait son nid.
Il aura pris soin, au préalable, de choisir l’endroit. Il aura inspecté tous les arbres environnants, étudié l’inclinaison, éprouvé la solidité du tronc — il ne faudrait pas se retrouver par terre ! »
Fuite en avant
« C’était un lieu étrangement vide. Il n’y avait que deux vieilles barques de presque trois mètres de long, posées au milieu de la pièce et on devait les regarder avec intérêt pour montrer notre grandeur d’esprit. »
Il y a quelque chose
« Il y a quelque chose
De plus dans ton regard
Quelque chose d’ouvert
Quelque chose qui ouvre »
J’ai rêvé qu’il y avait un demain
« On a pris la voiture, quelques affaires, c’est tout. On n’a pas réfléchi. Enfin… On a bien galéré une heure, penchées sur le GPS. Pourquoi voulait-il nous faire passer par des routes aussi improbables ? »
Le club des drôles d’oiseaux
« Cher journal, j’ai beaucoup réfléchi. C’est vrai que je n’ai pas d’amis, mais au collège on est plusieurs à ne pas en avoir. Alors je me suis demandé pourquoi tous ceux qui n’ont pas d’amis ne deviendraient pas amis. »
La valise
« Une bonne minute leur fut nécessaire pour convenir que cette araignée-là n’était pas d’une taille modeste. Quant aux mesures qui devaient être prises à son encontre, leurs avis divergeaient. »
Lecture musicale : drôles d’oiseaux
Quelques voix posées sur des notes éparses, des mots tantôt malicieux, tantôt mélancoliques… Les univers s’incarnent à travers les chants de Murmuration.
Vols planés
En suspens
« J’ai voulu t’empêcher de dire quelque chose d’irréversible. Je crois que par-dessus tout je ne voulais pas l’entendre. Pour ne pas avoir à te répondre, à te faire remarquer que ton propos était déplacé, que je ne pouvais pas l’accepter. Pour que ne résonne pas dans la pièce une idée que, d’emblée, je refusais. »
Le Destronaute
Tremblez
Le voilà
L’ultime destructeur
Celui qui a pété la langue
Aux origines de la révolution
« Peut-être qu’un jour, on osera mettre un mot sur ce qu’il s’est passé.
On y repensera, on se demandera comment ça a émergé, oui, comment déjà ? Il y avait Kériel, bien sûr, mais avant ? Et alors, on se souviendra d’elle. La petite bête. »
Chute libre
« Un mangeur de mondes a repéré notre planète. Le grand personnage se croit si puissant qu’il peut la gober, qu’il peut l’avaler en entier. Il la toise au creux de sa main, la fait rouler dans sa paume en retroussant ses babines dans un bruit de succion. »
Pour que l’aube advienne
« Nous pensions encore la veille être en zone libre. Mais c’était un matin de novembre 1942, et les allemands venaient d’entrer à Saint-Cirq-Lapopie. »
Tout Se Mélange
Pour le dernier Vol plané avant la pause estivale, Séraphin propose un morceau à écouter, les yeux clos, un soir d’orage ou un après-midi caniculaire. « Que faisais-tu hier, quand la terre est tombée ? »
Classé sans suite
« Ça peut s’effacer comme ça, ces moments ? De la poudre d’étoiles au ciel et son bras nu… De la poudre aux yeux ? »
Ça recommence.
« Le piège à ours s’est refermé sur toi d’un coup, clac. Tu ne savais même pas que tu étais perdue dans la forêt ; tu ne savais même pas que tu devais faire attention. »
Guerres
Trois poèmes pour confronter notre humanité et les actes de guerre qui se perpétuent malgré tout.
Grenouille
« Tu es là, ma petite grenouille, avec tes cuisses et ton gros ventre, des petits yeux que tu peines à ouvrir. »
Ça doit être ça, l’amour
Pour clore cette première année de Vols Planés, Platy a rédigé une nouvelle qui navigue dans les eaux troubles des amours.
Franchement
Perrine signe son premier vol plané, sans aucun doute outragé, mais qu’y voulez-vous, c’est un drôle de monde !
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